vendredi 10 juillet 2015

de Talparo à San Fernando : mercredi 8 juillet 2015

Vu par Danielle

Nous partons du petit village de Talparo vers 8 h, après une nuit entrecoupée de réveils toutes les 2 h.
On s'est fait piquer par des moustiques, malgré nos précautions.
On s'est réveillés à 6h, il pleuvait à torrents, et ça a duré jusqu'à 7h et demi. Mais maintenant le temps s'est levé, et dès 9 h il fait chaud, malheureusement presque sans vent.
Le paysage est magnifique, avec de petites collines pas trop dures à grimper de petites maisons de toutes les couleurs et des arbres inconnus. Pas trop de monde sur ces petites routes, c'est bien agréable, même s'il fait chaud.

Seul point noir : les chiens. Certains sont agressifs, aboient très méchamment : très dissuasif quand j'ai envie de mettre pied à terre pour finir la côte à pied !
Puis ça se gâte : à un carrefour, Pierre me donne le choix : soit on prend de petites routes, sans doute plus tranquilles, mais plus longues et sans doute plus pentues, soit on prend la grosse route directe (main road).
La main road est devant nous et le choix évident : c'est une route très passante, étroite, sans bas côté, avec une circulation infernale. On est quand même obligés de la prendre un peu, pour rejoindre notre petite route, qui nous parait bien tranquille.
On n'arrête pas de monter et descendre, des côtes raides, et il fait de plus en plus chaud.
Mais la route est très très tranquille : quasi pas de trafic !
On comprend tout à coup pourquoi : un petit pont bancal, et après... plus de route ! Nous voilà sur un chemin de terre qui s'enfonce dans la forêt ! Retourner à la grande route ? Après toutes ces côtes ? Heureusement que nos solides vélos nous permettent d'aller sur des chemins.
Au début du trajet, on est mieux : au moins, il y a de l'ombre, il fait plus frais. On a quand même croisé quelques voitures, mais elles roulaient doucement. Pierre  me parle d'un gros serpent qu'il a vu sur le côté. D'un coup je me sens moins bien.
Puis, après quelques maisons, le chemin devient de plus en plus compliqué, ornières profondes, zones boueuses voire marécageuses, arbres à moitié couchés sur le passage.
Heureusement il n'y a pas trop de dénivelés sur cette partie, mais je mets souvent pied à terre car je ne peux pas passer.


Le chemin redevient route au bout d'une dizaine de km. Juste après une belle frayeur : j'ai descendu beaucoup trop vite la route, en très mauvais état (à peine carrossable) en pente raide, et je ne pouvais pas freiner allant trop vite sur des petits cailloux limite gravillons. Je me serais certainement fait très mal en tombant. Pierre, qui me suivait, a eu aussi très peur pour moi.

Et nous rejoignons petit à petit la civilisation. Plus le moindre brin d'ombre, et il est 11 h 1/2 ou midi.
Des côtes raides, et quand on arrive en haut, on découvre une descente tout aussi raide et la montée raide qui suit ! J'ai du mal à changer de vitesse, car je transpire trop : malgré les sparadraps (je me suis quasi fait une ampoule en changeant de vitesses à St Marteens) et les mouchoirs mis pour éponger, mon pouce est très irrité et les vitesses ne passent pas.
Je n'en peux plus, je suis au bord des larmes. Heureusement, après une nième côte, il y a un "parla" :
c'est un endroit où, à l'extérieur mais à l'ombre, il y a une table et quelques chaises, une dame vend des boissons fraiches et quelques friandises. Je prends 2 jus d'oranges et une barre de chocolat. J'ai besoin de sucre !
Pierre, lui, mange des mangues qu'il a ramassées sur la route, des oranges et quelques biscuits, et boit de l'eau, le tout tiré du sac. Il se casse un gros plombage sur un biscuit ! C'est vraiment ennuyeux , il va falloir réparer ça, mais comment ?
La dame est très gentille, on comprend à peu près son anglais.
(NB : Trinidad était anglaise jusqu'en 1962, on parle anglais et pas espagnol, et la circulation est à gauche. Mais ce doit être un peu comme le créole, impossible de comprendre quoi que ce soit quand les gens parlent entre eux)
Elle nous rassure, il n'y a pas de serpents dangereux sur l'île, ceux qui sont là ne sont pas venimeux.
Et tous les oriflammes que l'on voit flotter un peu partout sont hindous. Les indiens sont venus travailler aux plantations e sucre et de cacao et sont restés par la suite.

On repart après un bon repos. Mais cette fois plus question de petites routes ! Je suis trop fatiguée, il fait trop chaud. On prend l'autoroute, pour arriver rapidement à San Fernando.
C'est loin d'être agréable, mais on est plus en sécurité que sur les "main roads". Là, au moins, il y a une large bande d'urgence où l'on est tranquilles. Seuls points noirs, les entrées et les sorties, où il ne faut pas se faire écraser.

Et c'est l'arrivée à San Fernando. On a fait 48 km, et 500 m de dénivelé, sans aller à beaucoup plus de 100 m de haut.
On va boire au bar de l'hôtel près de chez Jennifer, qui vient nous y retrouver après son travail. Jennifer est la seule warm shower de Trinidad ! Et elle trouve qu'on est bien courageux de faire du vélo là. C'est une américaine, ingénieure, qui vit en Nouvelle Zélande et que sa compagnie a envoyée à Trinidad construire une autoroute.



Nous restons nous reposer demain à San Fernando, Pierre ira chez une dentiste recommandée par Jennifer.

Nous partirons pour Tobago vendredi.

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