lundi 22 février 2016

Mercredi 17/02/2016 au Dimanche 21/02/2016



Mercredi 17/02/2016 de 10km de El Chalten à 7km après avoir rejoint la ruta 40 (12km de La Leona)

107,73 km,  5h17,  moy 20,37 ,  maxi 70,35
alt 166 m,  déniv 439 m,  maxi 353 m, T° 12°5 le matin dans la tente

Départ vers 10h
On continue  sur la piste en suivant  le rio, je croise pas mal de sac à dos et autres  promeneurs.

J’arrive à El Chalten à 11h, c'est surnommé la ville des sacs à dos, il doit y avoir plus de mochilas que d'habitants, c'est hyper touristique et cher.
J’essaye d'avoir du wifi, j'achète même un sandwich exprès pour ça mais tout ce qu'on peut faire c'est envoyer un mail, j'en profite pour recharger la batterie pendant que je fais des courses, d'ici à Rio Gallegos, environ 500 km il n'y a qu'un bar station service à 360 km, c'est pire que la nullabor plain mais il y a tout de même quelques fermes très rares
Je passe beaucoup de temps à bouiner, chercher un magasin pas trop cher avec fruits et légumes pas trop nases, changer quelques dollars.

Je ne vais repartir qu'à 16h30, mais le vent est favorable et assez fort, je vais jusqu'à 50 km/h sur du plat, 75 km en 3 heures ensuite le vent va être un peu moins favorable.le relief devient beaucoup plus plat avec montagnes et lagos en toile de fond,on arrive dans Patagonie d'Argentine telle que je me représente la Patagonie,les arbres disparaissent

Je vois une tente et un vélo, la route étant surélevée la tente est à l'abri du vent, j'hésite à me mettre là aussi mais je n'ai pas encore fait mes 100 km.
Je retrouve la ruta 40  qui va vers le sud,
je fais 7 km avec le vent contre et trouve un abri du même genre que le vélo vu il y a une dizaine de km.



Jeudi 18/02/2016     de 12 km de La Leona à  93 km de Esperanza
124,20 km ,  8h30,  moy 14,60,  maxi 51,84
alt 633 m,  déniv 1232 m,  maxi 696 m, T° 12°7 le soir dans la tente

Donc voilà la vrai Patagonie plate et ventée mais tout de même 1200m de dénivelé et une cuesta de plus de 10 km à 5 %,  décidément mes idées toutes faites sont battues en brèche !

Départ vers 8h1/4 très peu de vent, c'est très bien car j'ai de la route plein sud pour démarrer ce qui me donne le vent de coté.
A 3 km du départ je croise un couple d'américains qui viennent d’Ushuaia, ce sont les premiers américains à vélo que je croise, ensuite un espagnol, parti de Puerto Arenas  en route pour Cusco et deux autres vélos par la suite.
On longe le lac de plus ou moins loin avec de beaux points de vue quand on prend de la hauteur. c'est aussi le domaine des guanacos


je suppose que vous comprenez le panneau sans plus d'explications





Une petite pause à 11h1/2 après avoir fait 50 km à 15 ,5 km/h
Pause déjeuner dans un endroit comme celui où j ai dormi. La route est surélevée et protégée du vent, bonne petite sieste au soleil.

Après le vent est un peu plus fort et plus sur le coté que derrière mais j'arrive à maintenir la moyenne à 15,5 sur un peu plus de 90 km, ça n'est plus les 25km/h d'hier mais tant que le vent ne gène pas plus que ça je ne me plains pas.

En fin d'après midi je laisse El Calafate à l'ouest et file plein Est à 27 km/h pendant une dizaine de km ; je rencontre un vieux pépé hollandais, il a 3 mois de moins que moi (je ne dis pas qu'on ne peut pas en dire autant de moi mais c'est l'impression qu’ils donnent).

Le vieux a le vent en pleine face, il espère gagner El Calafate avant la nuit, il lui reste 35km à faire, il m'apprend que je vais grimper pendant 10km jusqu'à 900m.
Pour attaquer la côte j'ai toujours le vent dans le dos ce qui aide bien.
Magnifiques panoramas au fur et à mesure qu'on monte avec vue sur le lac et les montagnes,


ensuite ça fait un peu comme l'altiplano, on descend légèrement mais on reste sur un plateau désertique et venté sans un arbre ni même un buisson.
Le vent est à nouveau de coté, il est 20 h,  je cherche un coin pour camper, sur ce plateau désertique pas évident, et je vois une petite butte faite à la pelleteuse, devant c'est à peu prés plat et assez bien abrité, il ne faut peut être ne pas être trop difficile.


Vendredi 19/02/2016 de  93 km avant Esperanza à 10 km après Rio Gallegos (Chimen Aike)

238,65 km, 8h54, moy 26,77 km/h, maxi 59,09
alt -8 m, déniv 446 m,  maxi 673 m, T° 17,4°   soir sous la tente

Départ à 9h
Il fait un froid glacial qui ne m'incite pas à sortir du duvet, le vent s'est calmé hier soir mais a repris avant 6h ce matin et est remonté plus au nord ouest ce qui m'est plus favorable.
Après la montée d'hier c'est 90 km de descente très faible pour ce matin, avec le vent dans le dos sauf pour les derniers 10 km  où je l'ai en partie sur le coté.


- 2h pour faire 71,5 km à 35,75 km/h : je fais mieux qu'en Australie
- mais sur 93 km avant la pause déjeuner c'est seulement 32,5 km/h 
Parti à 9h, à midi moins dix j'avais fait mes 93 km y compris les pauses !

Par contre pour 140 km je ne suis pas à la hauteur des 90 miles de l'Australie que j'avais fait en 4h à 35 de moyenne, ici c'est 4h45 à 30 de moyenne pour les 140 km.
L’après midi ça ne descend plus et le vent est reparti à l'ouest ce qui me le met en partie de coté arrière, je descends parfois à 20km/h et attention aux bourrasques mais 3/4 arrière ça se gère à peu prés bien.
- sur 227 km à  28 km/h
= pour le nombre de km en une étape : 238 km à près de 27 km/h : l'Australie est battue !! Je n'avais fait que 200 km dans la journée.

Aujourd'hui c'est la vrai Patagonie assez plate, ventée et déserte, c’est vraiment difficile pour se mettre à l'abri du vent.
Juste avant d'arriver sur Rio Gallegos, je croise un cycliste sur le bout d'autoroute, je n'en avais pas vu de la journée mais je n'étais pas vraiment sur la route empruntée par les cyclistes, ils passent plutôt par Puerto Natales.

Les derniers 10 km, je repars vers le sud, j'avais l'impression que le vent était tombé en soirée mais pas vraiment : j'ai le vent de coté, 15 km/h.
Je suis contrôlé au poste de police. C'est la première fois, je leur demande s'il y a un magasin pour acheter du pain, il n'y en a pas mais le chef me ramène 5petits pains et deux yaourts, je leur demande pour camper là, il y a quelques arbustes pour protéger du vent : pas de problème.
A 21 h le vent tombe mais il reprend dans la nuit, j'espère qu'il est plus au nord car aujourd'hui c'est sud voir même sud ouest ça ne va pas être la même chanson...


Samedi 20/02/2016  de ChimenAike  à  Punta Delgada

84,59 km, 6h54,  moy 12,25 ,  maxi 53,43
alt -5 m,  déniv 746 m, maxi 165 m, T° matin 11,7°

J’ai écrit hier "c'est la vrai Patagonie" mais la vrai Patagonie c'est Aujourd’hui avec comme le dit la légende : changement de temps rapide et imprévisible

Départ à 8h1/2 
Comme déjà les deux jours précédents, le matin le vent est plus nord-ouest, voir nord/nord-ouest ce qui est beaucoup plus favorable que ouest, vu que ma direction globale est Sud Est.
-Les premiers 20 km se font tranquillement à 16 km/h de moyenne malgré le vent de coté car je vais sud ouest, le vent est gênant mais n'empêche pas la progression.
-Puis la route vire plein ouest en montant pendant quelques km, la vitesse est divisée par deux.
-Avant de reprendre la direction sud, le ciel noirci. Je ne trouve ça pas trop bon, j'arrête pour mettre mon équipement pluie, à peine équipé il se met à tomber de la grêle accompagnée de bourrasques et de vent pas possible. Le vélo tombe, je le relève et j'ai du mal à l'empêcher de reculer, j'ai mis le poncho mais difficile de savoir s'il protège comme il se doit, il fait brutalement glacial mais difficile d'aller chercher les gants.

Je progresse à 5/6 km/h en roulant exclusivement sur le bas coté en gravillons assez large heureusement car il est impossible de garder la ligne droite.
Je suis totalement gelé et donc impératif de continuer à rouler pour me réchauffer.
Cet épisode, dieu merci, ne dure guère qu'une 1/2 heure, d'un seul coup le ciel s’éclaircit et quelques temps plus tard le soleil réapparait.

– les 30 km pour gagner la frontière Chilienne ne se font pas trop mal avec le vent 3/4 arrière. c'est tjs le domaine des guanacos pas tjs faile à prendre en photos
Je ramasse un citron et une pomme sur la route, c'est nickel. J'ai compris après que les gens se sont certainement débarrassés de leurs fruits car aucun fruit ou légume ne passe la frontière Chilienne.

– A la frontière pas de problème, j'ai encore mes papiers, il est 14h30, je prends mon déjeuner en finissant tomates et oignons. J''achète des biscuits et des biscottes au kiosque. C'est le deuxième point de vente de biscuits et autres depuis El Chalten (environ 600 km).
Il fait un vent pas possible, j'attends jusqu' à 17 h que le vent faiblisse,  mais en vain.
Au moment où je pars trois vélos arrivent, il y a un anglais, les autres je ne sais pas.

Moi je pars.
– 10 km  sud est à 27 km /h, le vent  3/4 arrière très fort permet tout de même de garder la trajectoire même s'il faut parfois freiner.
– Ensuite la route vire au sud, c'est plus la même histoire, le vent est totalement sur le coté avec de fortes rafales, il est très difficile voir impossible d'avancer en ligne droite mais le vent venant de la droite permet de ne pas avoir trop d'appel d'air quand les camions ou bus doublent, un certain nombre sont très prudents pour nous doubler.
Il y a 20 km comme ça, on arrive tout de même à faire dans les 10 km/h malgré les zig zag.

Je ne tarde pas à voir quelque chose qui ressemble à un vélo, je le rattrape assez facilement. C'est une Allemande de Berlin qui vient de Buenos-Aires et va à Santiago.
la fille en bleu qui pédale tard le soir
Quand le vent est trop fort elle marche sur la bordure en gravillons.
On continue la route ensemble jusqu'au prochain village, il reste 15 km, on zig zag ensemble jusqu'à Punta Degalda.

Arrivé au village il y une fête avec un concours à celui qui reste le plus longtemps sur le dos d'un cheval non dressé, mais j'ai loupé de prendre en photo le moment crucial


il y a barbecue et on est invité à manger ce qu'on veut mais c'est que de la viande, je trouve tout de même quelques restes de pomme de terre et du pain.
Je mange ma ration de viande pour l'année.
On campe bien à l'abri du vent,
la fête continue au village, il y a quelques tentes des gens de la fête, ils reviennent dans la nuit et font la fête jusqu'à 7 h du matin, il ne faut pas avoir le sommeil léger.


Dimanche 21/02/2016 de Punta Delgada à (quelques) km de China Creek

110,92 km,  6h03,  moy 18,30 ,  maxi 47,89
alt 189 m, déniv 487 m,  maxi 178 m,  T° 17,7° le soir dans la tente

Le matin départ à 9h, l’Allemande n'est pas réveillée, elle m'avait prévenue qu'elle ne partait pas tôt, moi je profite du vent du nord le matin qui n'est pas très fort. d'abord sur le coté puis arrière.
En arrivant sur la route je trouve les 3 vélos d'hier : l'Anglais et les deux autres, une fille et un gars qui sont tchèques,on fait la route ensemble jusqu'au ferry, le vent est du nord/nord ouest faible,
. L'anglais, qui vient du canada, roule un peu plus vite ; j'arrive au ferry en même temps que lui, le ferry est sur le point de partir, lui veut attendre les tchèques moi j'embarque, je ne sais pas quand part le prochain et je veux profiter du vent favorable

Le ferry m'emmène donc en terre de feu
je quitte l'argentine


pour retourner au chili
On arrive en terre de feu



,la route se fait bien, le vent n'est pas très fort et favorable. J'arrive vers deux heures mais j'ai oublié que c'est Dimanche : le super marché est fermé. Je vais dans un restaurant pour avoir du wifi, mais il n'y a pas d'électricité jusqu'à 17h. Finalement je mange tout de même ça sera mon premier restau depuis 2 mois : le plat principal viande et fromages sans légumes.

je file ensuite vers Cerro Sombrero à 40 km, il y a un supermarché et du wifi.

Je repars à 15h 30 j'ai fait 5km de détour un peu pour rien, quand je rejoins la route principale je retrouve l'anglais à une station de bus qui attend les tchèques, il est avec un Allemand que j'ai rencontré à Abancay quand j'ai changé mon pneu et que j'avais revu en Bolivie entre Uyuni et la frontière.

Maintenant on est cinq, on refait 40 km ensemble, la route va bien, toujours peu de vent
A 18h30 ils veulent s'arrêter car ils ont déjà fait 110km, lAllemand continuerait bien comme moi.
Ils trouvent un endroit où je ne me serais pas mis, pour l'instant il y a toujours peu de vent donc ça va mais c'est mal abrité en particulier si le vent tourne à l'ouest mais je suis le mouvement.


Ils me disent que l'allemande vient de passer quand j'étais dans la tente (enfin probablement : une fille toute seule).
Une fois la nuit tombé le vent se lève et je me demande si la tente va résister, il commence à pleuvoir également mais comme le temps ne dure jamais longtemps en Patagonie. J'espère que ça va se calmer : c'était une connerie de se mettre là...

Il reste 379 km pour Ushuaia, il faudrait une panne ou autre pour ne pas arriver avant le 29 et je peux rivaliser avec Laure !

Je devrais dépasser d’un peu les 14000 km à l'arrivée à Ushuaia (14025 km)


(Texte publié par Laure à la demande de Pierre. Des photos seront probablement ajoutées ultérieurement.
En attendant, la carte des déplacements a été également actualisée, page "Itinéraire").

11 commentaires:

  1. A voir tes performances des derniers jours, tu vas arriver avant le 25 février! Donc, tous ceux qui ont voté ont tous perdu... En tout cas, bravo!

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  2. Je me suis fait la même réflexion !
    Il lui reste maintenant à peine plus de 250 km à parcourir. Alors selon le sens du vent (et le nombre de copains qu'il croise), ça peut lui prendre entre 1 journée et 5 jours !
    Mais je pense que ce serait plutôt de l'ordre de 2-3 jours.
    Le suspens reste entier pour savoir qui arrivera en premier entre le bébé et Pierre !!

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    1. Si le bébé veut gagner, il serait temps qu'il se manie, car si le vent est favorable, Pierre peut faire les 250 km en une journée!! Mais est-ce que le bébé sait que, même pas encore né, il est déjà en train de faire la course?

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  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  4. Je ne pense pas qu'il ait saisi l'enjeu. En tout cas, ça ne semble pas le stresser du tout ! Il a bien dormi pendant le monitoring d'hier. On verra s'il montre quelques signes d'impatience demain (mais il sera peut être déjà trop tard pour gagner la course!)

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    1. pas sûr que Pierre gagne, car si j'ai bien compris, maintenant il risque d'avoir le vent contre ! Et c'est un vent très fort qui peut le faire aller comme une tortue... Or le bébé arrive au plus tard le 26, et non le 29....

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    2. Nouveau rebondissement ! Il se pourrait, en fonction de sa motivation, que le bébé mette 24h à pointer le bout de son nez après le "déclenchement" de l'accouchement.
      Mais il peut aussi se motiver et venir cette nuit ou demain!
      Le suspens reste donc entier (même si j'ai tendance à croire que c'est le grand père qui va gagner la course)

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    3. "Le grand père", tu veux dire le vieux pépé de (presque) 65 ans?

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    4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  5. bravo Pierre !!! tu y es presque. c'est formidable !

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